Composter … c’est facile

Le compost de jardin
Pourquoi composter ?
  •  Composter permet de réduire le volume des déchets à ramasser et à traiter (incinération) par la société : nous produisons annuellement de 150 à 250 kg par habitant de déchets ménagers (ce qui va dans nos poubelles hormis les déchets triés [papier, carton, verre, emballage PMC]) dont un tiers peut être composté.
    A ces déchets ménagers s’ajoutent les ± 70 kg/habitant/an de déchets de jardin qui peuvent tous être recyclés par compostage.
  • Composter fournit un amendement organique à notre jardin d’agrément ou à notre potager … nous rendons à la terre ce qu’elle a fourni (composants de nos haies, pelouses, fleurs et légumes) et lui permettons donc de ne pas s’appauvrir tout en évitant l’usage d’engrais industriels.
  • Composter apporte une structure à notre terre. Le compost augmente la capacité de rétention des sols sablonneux qui, sans compost, laissent filer l’eau vers les couches profondes du sol, la rendant inaccessible pour les racines de nos cultures potagères …et de ce fait réduit les besoins en arrosage du potager. Inversement, il améliore la capacité de drainage et d’aération des sols argileux qui seront plus faciles à travailler après quelques années d’apport de compost.
  • Composter chez soi, c’est donc soutenir son environnement, c’est un acte d’écologie appliquée.

En bref, un compost a besoin d’AMHuR !  Aérer, Mélanger, Humidifier (notamment au début) et Retourner.

Composter, c’est facile si on respecte quelques principes de bases.
  • Décompacter le sol avant l'installation d'un compost.
    Toujours décompacter le sol à la base d’un compost en tas, d’un fût ou d’un silo à compost.

    Utiliser un contenant qui permette l’aération du compost : les processus impliqués dans un compost de jardin ont besoin d’air (processus aérobie) pour éviter les odeurs de putréfaction (processus anaérobie).

  • Assurer le contact avec la terre (ameublir le sol sur ± 20 cm) qui fournira les micro et macro-organismes qui décomposeront les déchets.
  • Nourrir le compost de déchets organiques et donc biodégradables de 2 types :
    • VMM pour Vert, Mou et Mouillé (déchets de jardin & déchets ménagers) pour l’apport d’azote (N),
    • BDS pour Brun, Dur et Sec (paille, copeaux / sciure de bois, feuilles mortes, broyat de branches sèches, cartons bruns) pour l’apport de carbone (C).
    • Le mélange comprendra grosso modo en volume, 1/3 de BDS et 2/3 de VMM.  Autrement dit, à chaque apport d’un volume donné de VMM au compost, il convient d’ajouter au moins 50 % de ce volume en BDS.
      Pour en savoir plus, lire « Rapport C/N : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_C/N
  • Nourrir le compost de déchets organiques de structure « fine » (déchets ménagers, déchets de jardin qui ont tendance à se compacter) et de structure « grosse » (broyat de branches en sève, branches fines provenant de la taille des haies qui sont « structurants » et contribuent à l’aération du compost).
  • Lors de chaque apport au compost (dans un fût à compost), incorporer les matières nouvelles de type VMM (déchets de cuisine) dans les matières déjà en décomposition et recouvrir de déchets / matières de type BDS.
  • Maintenir le compost humide (… comme une éponge pressée) en le couvrant pour empêcher le dessèchement et par apport d’eau si nécessaire : l’eau est nécessaire au processus de compostage … les matières sèches ne se dégraderont très (trop !) lentement.
  • Couvrir le compost et ainsi éviter qu’un excès de pluie détrempe le compost mais aussi pour assurer l’obscurité dans laquelle les organismes composteurs (bactéries, champignons, larves, cloportes,… et bien sûr, vers) se complaisent.
    Couvrir le compost permet également de favoriser la montée en température du compost qui peut atteindre de 50° à 70° dans un bac ou silo à compost. Cette montée en température active la prolifération des micro-organismes et accélère donc le processus de compostage
  • Aérer régulièrement le compost, avec une fourche par exemple … en mélangeant les déchets fins et compactants aux déchets grossiers et structurants.
    Il est aussi utile de retourner de temps en temps le compost ce qui permet de décompacter les matières, de mélanger les matières à des stades différents de décomposition (celles plus exposées au vent et à la lumière parce que située en périphérie du compost, celles apportées plus récemment au compost) et d’ainsi relancer la phase chaude du processus de compostage qui contribue à l’hygiénisation du compost).

En bref, un compost a besoin d’AMHuR ! Aérer, Mélanger, Humidifier (notamment au début) et Retourner.

Quels déchets intégrer dans le compost ?
  • Déchets de cuisine :
    • pelures de pommes de terre et fruits, épluchures d’agrumes coupées, restes de légumes et fruits,
      Attention : les pelures d’agrumes (citrons, oranges, pamplemousses) doivent impérativement être coupées en petits morceaux pour éviter la prolifération de mycelium [champignons] et le risque de dispersion et d’inhalation des spores, très volatiles lors des manipulations du compost.
    • filtres à café et marc de café, sachets de thé, essuie-tout imprégnés d’huiles ou de graisses alimentaires,
    • restes de repas (aliments cuits, fromage, viande …
      Attention :  à incorporer dans le compost, c’est-à-dire enfoui sous 15 à 20 cm de matière, pour éviter d’attirer les rongeurs de nos jardins mais à ne pas utiliser lors du démarrage de votre compost),
    • restes de pain (après les avoir bien mouillés).
    • coquilles d’œufs, de noix, de moules « concassées »,
      Important : Tous ces déchets ménagers se dégraderont d’autant plus facilement qu’ils sont coupés en petits morceaux et doivent être couverts d’un volume ± équivalent de déchets bruns (paille, broyat, ou feuilles mortes) ce qui réduira / évitera d’attirer les mouches et les rongeurs.
  • Déchets de jardin : tonte de pelouse (avec modération, partiellement séchée), fleurs fanées non traitées, tonte de haies coupées fines (ramasser le produit de la tonte avec la tondeuse), branches broyées et les feuilles mortes de tous types en sachant que certaines (châtaignier, platane, houx, noyer) se décomposeront plus lentement  (se constituer une réserve en automne pour un apport régulier en hiver, au printemps et en été, les ramasser avec une tondeuse pour les déchiqueter ce qui facilitera leur dégradation mais réduira également le volume de votre réserve).
    https://jardinierparesseux.com/2015/10/15/oui-on-peut-composter-les-feuilles-de-noyer/
  • Déchets du potager et herbes sauvages (si elles sont en graines, les mettre à macérer dans de l’eau durant 2 à 3 jours avant de les introduire dans le compost pour faciliter leur compostage et éviter leur germination).
  • Déchets organiques : restes de vieux chiffons en matière naturelle, papiers et cartons bruns (mais il vaut mieux permettre leur recyclage).
  • Cendres de feu de bois (bois non traité, non peint, non verni) : elles ne sont pas biodégradables mais constituent un apport intéressant en sels minéraux (potassium, calcium, silicium, magnésium) et peuvent être intégrées en petites quantités dans le compost (une poignée à la fois et au maximum 1kg soit ± 30 poignées pour un fût de 350 litres) ou épandues directement sur le sol à raison de ± 70g soit deux grosses poignées par met par an.  Les cendres sont très alcalines et peuvent, à la dose indiquée, augmenter le pH de 0,3 à 0,4 unités (intéressant sur les sols trop acides mais néfaste au pied des plantes de terre de bruyère comme les rhododendrons).
  • Différents types de fumier et litières d’animaux domestiques biodégradables (granulés à base de paille ou bois compressé).
    Les excréments d’animaux domestiques carnivores et les excréments humains (toilettes à litière sèche) peuvent être compostés (riches en azote) … mais ne pas oublier que ces matières peuvent contenir des résidus des médicaments (antibiotiques, vermifuges, etc.). Il est donc conseillé de réaliser un compost à part pour les excréments (si grandes quantités) et de déposer ce compost mature sur un sol non destiné à la culture maraichère.
Quels déchets ne pas intégrer dans le compost ?
  • Les déchets de plantes porteurs de maladie (exemple : oïdium sur les feuilles des courges, mildiou des pommes de terres, tomates, poivrons, rouille des haricots et groseilliers)
  • Tous les produits non biodégradables tels que plastiques, textiles synthétiques, couches de bébé, contenu du sac d’aspirateur.
  • Les sacs en plastique dits « biodégradables » à ne pas confondre avec les sacs compostables (lire http://www.moniqueclement.ca/articles/alerte_sacs.pdf)
  • Les litières pour chats à base de sable ou d’argile (matière minérale qui ne se décompose donc pas).
  • Les cendres de charbon ou de briquettes (barbecue) qui contiennent des métaux lourds.
  • Epluchures d’agrumes traitées (tout dépend de leur quantité … en grande quantité, elles risquent de freiner le compostage en tuant la vie microbienne dans leur voisinage immédiat), gazons traités à l’herbicide sélectif.
Quels sont les processus impliqués dans le compostage ?
  • La première étape consiste en la colonisation et la déstructuration des déchets par les micro-organismes qui vont d’autant plus rapidement se reproduire qu’ils trouvent les éléments nutritifs dont ils ont besoin : l’azote, le carbone, l’eau et l’oxygène. Ces micro-organismes viennent du sol (d’où l’importance du contact sol-compost) et des déchets eux-mêmes. On distingue les bactéries (elles sont plus de 100 millions dans une cuillère à café de terre et représentent de 80 à 90 % des organismes qui vivent dans le compost), les actinomycètes sont une sorte de bactérie qui décomposent les matériaux solides tels que écorce, tige, carton et les champignons qui décomposent en particulier le bois.
    La déstructuration sera d’autant plus facile qu’on aura veillé à « fragmenter » les déchets tout comme nous facilitons la digestion des aliments par une bonne « mastication ».
    Avec l’augmentation de la reproduction et donc de l’activité des micro-organismes aérobies, la température du compost va augmenter par libération de l’énergie (réactions chimiques exothermiques) contenue dans les déchets (amidon, sucres, protéines, acides aminés) pour atteindre entre 50° et 70°.
    Plus la quantité de matière à composter est importante, plus cette élévation de température sera importante et plus elle assure une hygiénisation du compost (destruction des organismes porteurs de maladies).
    Si le tas est de petite taille ou si les apports successifs au compost sont de petites quantités, la chaleur produite par les micro-organismes impliqués dans le compostage est facilement évacuée et la température du compost varie peu.
    La déstructuration des déchets assure une diminution du volume des matières (élimination de CO2, d’H2O notamment) qui, après 1 an, auront perdu 2/3 de leur volume.
  • Après 2 à 6 semaines, la température chute (diminution de la masse des micro-organismes qui ont consommé l’oxygène disponible et ont moins de matière  » à se mettre sous la dent « ) et apparaissent les macro-organismes comme les acariens et les vers de compost qui vont parachever la décomposition et la transformation des matières organiques.
    Le compost est considéré comme  » mûr  » quand on ne distingue plus les matières premières et qu’on obtient une matière brune  » qui sent la terre des bois « 
  • La durée du compostage (quelques 6 mois à un an) peut varier en fonction de la saison, de la température extérieure et du type de matériaux organiques à décomposer mais surtout du respect des principes de base énoncés plus haut.

Comment suivre l’évolution de son compost ?
Pour vérifier que le tas est humide et chaud, enfoncer une barre de fer dans le tas, la retirer et immédiatement en sentir la température : si elle est humide et chaude, le processus est en cours et l’équilibre VMM/BDS est correct, si elle est sèche et froide, il y a manque d’eau et il faut procéder à l’opération retournement brassage  + apport d’eau, si elle est humide et froide, il y a trop d’eau ou trop peu de BDS et il faut procéder à l’opération retournement brassage  + apport de BDS.
Ne remuez pas le compost à main nue pour vérifier s’il est humide et chaud : la matière en décomposition est truffée de bactéries et de micro-champignons qui peuvent provoquer des infections dangereuses si vous avez la moindre petite blessure et que votre système immunitaire n’est pas au sommet de sa forme.
L’odeur peut également vous renseigner sur l’évolution du processus : une odeur de purin / d’ammoniaque signe un excès d’azote et donc de VMM qu’il faut corriger par  l’opération retournement brassage  + apport de BDS.  Une odeur d’œuf pourri signe un manque d’air (et donc de putréfaction) qu’il faut corriger par l’opération retournement brassage  + apport de matériaux structurants.

Comment reconnaître du bon compost ?
Entre 1 et 3 mois, le compost est dit « jeune ». On peut encore y reconnaître les substances organiques qui ne sont pas encore entièrement décomposées. On y trouve beaucoup de vers de terre.
Le compost « mûr » est atteint après 6 à 12 mois. Il a l’aspect d’un terreau uniforme. Les matériaux (à l’exception des plus gros morceaux de bois ou de coquilles de noix par exemple) sont entièrement décomposés. Il dégage une odeur d’humus de forêt.
Pour être utilisé, il est préférable que le compost soit tamisé (opération facilitée si le tas n’est plus trop humide). Les éléments non décomposés seront réincorporés dans le nouveau tas de compostage (activation du nouveau compost).  L’absence de tamisage et donc la présence de matières  » grosses  » et non décomposées (le plus souvent des morceaux de déchets bruns / morceaux de bois en provenance du broyat) dans le compost et répandues au printemps sur le sol de votre potager peut provoquer une  » faim d’azote » pour vos légumes.  Les légumes ont besoin d’azote pour se développer et les déchets de bois pour continuer à se décomposer … avec le risque d’une compétition défavorable au développement de vos légumes.
Pour tamiser le tas de compost, construire un tamis sur pieds avec un cadre en bois et utiliser un treillis à mailles de 2cm. On peut aussi utiliser un tamis incliné ou un treillis de sommier de lit appuyé contre un mur, un arbre ou deux piquets.

Conservation du compost.
Si on n’utilise pas immédiatement le compost mûr, celui-ci peut être conservé quelque temps. Dans ce cas, il faut veiller à protéger le tas de la pluie afin que les matières nutritives, telles que l’azote, ne soient pas lessivées et entraînées inutilement dans le sol ou les eaux de ruissellement.
Le compost ne devrait pas être conservé plus d’un an car au delà, on aboutit à une minéralisation trop avancée qui fait perdre au compost une partie de ses effets bénéfiques comme produit d’amendement des sols.

Où et comment composter ?

Composter consiste essentiellement à imiter la nature (elle recycle constamment la matière organique en contact avec le sol) mais aussi à organiser ce processus naturel de recyclage en fonction de nos impératifs de place, de quantité de matières à traiter et de temps. Les différentes techniques de compostage ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients et peuvent être complémentaires dans un jardin.

1. Compostage de surface
Il s’agit ici de reproduire ce que la nature fait depuis toujours et donc de déposer des déchets végétaux directement sur le sol.
Le mulching (tonte des pelouses sans ramassage de l’herbe coupée avec une tondeuse équipée d’un kit mulching … ou avec une tondeuse normale, à lame bien aiguisée et en s’astreignant à une tonte fréquente …) assure un broyage de l’herbe en fines parties qui s’insinuent entre les brins de la pelouse et se décomposent au contact du sol.
Le paillage consiste à couvrir de paillis le sol situé autour des plantes et autres végétaux cultivés … autour des plantes en pot, des fruitiers du verger, des légumes du potager, au pied des haies, etc. Il maintient le sol humide en limitant l’évaporation, particulièrement en été (économie en terme d’arrosage). En période hivernale et de fortes gelées, les souches des plantes restent protégées du froid.  Si le paillis est végétal, il se décompose avec le temps et enrichit le sol de nutriments. Dans le potager, utiliser un paillage à durée de vie courte (déchets verts comme tonte du gazon, taille des haies au printemps et en été, feuilles mortes en automne) qui s’incorporent rapidement au sol. Pour les sentiers, au pied des arbres ou des haies, un paillis à longue durée de vie (copeaux, broyat), gourmand en azote, conviendra pour réduire la pousse des « mauvaises » herbes.

2. Compostage en tas
Cette option sera choisie pour les gros volumes de déchets à composter (plus de 3 m3 / an) : il s’agit simplement d’entasser dans un endroit ombragé du jardin, tous les déchets organiques tout en respectant les règles essentielles du compostage.
Sur un espace de terre grossièrement aéré (décompactage du sol sur ± 20 cm pour favoriser les échanges des micro-organismes et champignons décomposeurs, des insectes et vers composteurs), prévoir une couche composée de matériaux grossiers tels que des tiges ou des branchages coupés en petits morceaux ou encore du broyat sur ± 10 à 15 cm et bien mouillé. Sur cette première couche, déposer au fur et à mesure les déchets de cuisine et de jardin tout en assurant un apport de BDS à raison d’un tiers du volume total pour obtenir un tas de ± 1 m de haut (1,2 m à la base).
Le tas peut être protégé de la pluie et du lessivage par une couche protectrice composée de paille, de feuilles mortes, de toile de jute ou d’un voile textile micro-perforé.
La température du tas doit s’élever rapidement dans les jours qui suivent sa mise en place. Après deux à six semaines, la température doit être retombée à 30°C et le tas doit s’être affaissé. Déplacer ensuite le tas de ± 50 cm dans le sens de la longueur en le retournant (cela permet de l’aérer et de voir si un complément d’eau est nécessaire). L’opération de retournement et de brassage occasionnera une nouvelle montée de température et le tas s’affaissera à nouveau. Cette opération peut être effectuée ± toutes les 4 à 6 semaines. Adosser un nouveau tas au 1er et ainsi de suite. Les tas grandira donc dans le sens de la longueur en fonction de la quantité de matière à composter. On obtient ainsi un tas qui comprendra un compost mûr à une extrémité et les matières fraîches du moment à l’autre extrémité. Le tas progressera dans l’autre sens après utilisation du compost mûr.
Attention : Ne pas adosser le tas à un mur mitoyen : risque d’humidité, de dégradation du mur …et de conflit de voisinage.

Une variante au compostage en tas n’imposant ni broyage des branchages, ni retournement du tas consiste à superposer des couches successives (superposition en lasagne) de branches en fagot et des tontes de gazon ou autres VMM.  La structure très aérée des tas / fagots de bois permet aux tontes de gazon de s’insinuer entre les branches et évite le compactage et la fermentation immédiate que l’on observe dans un tas de gazon sans matériel structurant.  Le tas serra piétiné de temps à autre afin de casser les branches ce qui permettra un mélange plus intime des matières.  Cette technique qui impose moins de travail, assure un compostage plus lent.

3. Compostage en silo ou bac auto-construit
Un silo a un volume de +/- 1m³ et sera éventuellement divisé en 2 compartiments, le passage d’un compartiment à l’autre assurant le retournement et brassage des matières.
Pour la facilité, on construira 1, 2 ou 3 bacs ou un bac à 3 compartiments : le 1er pour le compost jeune, le 2d pour un 1er retournement et le troisième pour un 2d retournement. La technique du compostage en silo(s) est la même que pour le tas (décompactage du sol sur ± 20 cm, matériaux grossiers à la base sur 10 à 15 cm et bien mouillés, remplissage du bac par apport de VMM (2 volumes sur 3) et BDS (1 volume sur 3), aération régulière à la fourche, apport d’eau selon besoin, opération brassage et retournement ± toutes les 4 semaines en passant d’un compartiment à l’autre ou d’un bac à l’autre).
Le silo ou bac peut être construit à l’aide de 4 palettes dressées et reliées ensemble (vissage ou fil de fer pour le fond et les côtés, restant de fil électrique pour la palette avant, ce qui permet d’ouvrir facilement le bac et faciliter les retournements).
Les espaces entre les planches constituant la palette ne doivent pas être trop grands (inférieurs oui égal à 1 cm) surtout si le bac est installé en plein vent et directement exposé au soleil (dessèchement des matières en périphérie du compost).  L’idéal sera donc de placer les bacs à l’ombre ou à mi-ombre. Quoiqu’il en soit, en fonction de l’emplacement de votre bac, il peut donc être nécessaire de contre-latter pour réduire les espaces entre les planches.
Un voile textile micro-perforé peut tapisser les palettes (côté intérieur) et ainsi rendre le silo / bac opaque. En effet les macroorganismes composteurs détestent la lumière.
Pour éviter que les rongeurs squattent votre tas de compost (rats et souris) ou que les taupes viennent se régaler de vos vers à compost, placer un treillis à mailles suffisamment serrées (1/1 cm) sur le sol et sur les côtés intérieurs de vos palettes (par dessus le voile textile micro-perforé).
Pour empêcher que le compost ne soit détrempé par la pluie mais aussi pour garder la chaleur à l’intérieur du tas, il convient de prévoir un couvercle facilement amovible sur chaque bac (bois, bâche, plaque en contreplaqué hydrofuge, etc.) qui ne doit pas être en contact avec la matière en décomposition pour permettre une bonne ventilation.

Préparation du sol et pose de dalles pour un silo à compost.
Préparation du sol et pose de dalles pour un silo à compost.
Recouvrement de la face interne de la palette.
La palette est recouverte idéalement d’un géotextile pour assurer l’obscurité à l’intérieur du silo à compost et d’un grillage à mailles serrées pour empêcher la colonisation du compost par les intrus (rats, souris, etc.)
Assemblage d'un silo en palettes (3)
Pose de la 1ère palette du silo à compost.
Assemblage d'un silo en palettes (4)
Pose de la seconde palette du silo à compost
Assemblage d'un silo en palettes (5)
Solidarisation des palettes par équerre.
Le fond du silo est également grillagé pour éviter la montée des intrus dans le compost.
 
Silo à compost diviser en 2 compârtiments.
Silo à compost divisé en 2 compartiments.
 

4. Compostage en fût à compost
Démoulage du contenu d'un fût à compost.Les fûts à compost que l’on trouve dans les jardineries seront utilisés pour les petits jardins (moins de 3 ares / 300 m2) et seront exposés au soleil afin que la chaleur extérieure compense la plus faible chaleur développée par la masse réduite de déchets et d’organismes décomposeurs.  Cet apport de chaleur extérieure favorise la condensation en eau de l’humidité dégagée par le processus de décomposition des matières, eau qui retourne ensuite aux matières en décomposition et favorise la poursuite du processus de compostage. Ceci explique qu’il est rarement nécessaire d’apporter de l’eau dans un fût à compost.
Ils sont proposés en bois, métal ou plastique et ont une contenance de ± 300 litres.
Préférez les fûts coniques qui permettent de facilement démouler le contenu (cfr image jointe), de vérifier si le compostage se fait correctement, de brasser / retourner les matières pour en assurer l’aération. Si possible également, préférez les fûts disposant d’un fond qui facilite la ventilation par le bas.
Pour installer le fût, décompacter le sol sur ± 20 cm, placer un treillis à mailles suffisamment serrées (1/1 cm) pour éviter les rongeurs (rats, souris et taupes), éventuellement stabiliser le fût sur quelques dalles de trottoir (si possible) tout en maintenant un contact avec le sol.
Pour démarrer votre compost, comme décrit précédemment, matériaux grossiers à la base sur 10 à 15 cm et bien mouillés, (éventuellement y ajouter un petit volume de matières déjà décomposées qui facilitera le démarrage du processus), remplissage du bac par apport de VMM (2 volumes sur 3) et BDS (1 volume sur 3).
Quand le fût est rempli au 1/3, commencer l’opération « aération » au moins une fois par semaine avec une fourche ou un outil mélangeur.  Cette opération  » aération  » est cruciale pour éviter les mouches et la putréfaction due à la combinaison d’un excès de matières VVM, de fortes chaleurs et d’excès d’humidité.
Dans les fûts, sauf pour la couche du fond, il n’est le plus souvent pas nécessaire d’humidifier les matières comme mentionné plus haut.

Base d'un fût à compost conçue pour une bonne ventilation.
Base d’un fût à compost conçue pour une bonne ventilation.
Stabilisation de la base du fût à compost.
Pour une meilleure stabilité, la base du fût est placée sur des dalles suffisamment rapprochées pour éviter les intrus et suffisamment écartées pour permettre un accès aux vers composteurs.
Fût à compost positionné sur sa base assurant une ventilation par le bas.
Ventilation par le bas d’un fût à compost.
Système de ventilation d'un fût à compost avec position hiver / été
Ventilation par le haut d’un fût à compost.
Avant de fermer le fût, couvrir mes déchets ménagers de feuilles mortes pour éviter les mouches.
Couverture de feuilles mortes sur les déchets ménagers.
Fûts à compost et réserve de BDS

 

Version du 13/02/2018, Article susceptible d’être développé.
Remerciements : Guerrino Barp (Bon..Jour Sourire asbl), qui a assuré la formation « Educocomposteur » 2016 offerte par la commune de Waterloo.
Françoise M., guide composteur qui nous a  fourni les photographies prises lors de la formation 2016.

Georges N., guide composteur
Caroline G., guide composteur